Attaché aux problématiques écologiques, Antoine Perez interroge les interconnexions entre l’art et toutes les formes de vies. Les propositions plastiques qui découlent de ses voyages, de ses lectures, de ses rencontres, de ses constats ou de ses questionnements sont aussi diverses que les vastes contextes qu’il parcourt : dessins, textes, sculptures, photographies, diagrammes mais aussi performances ou encore moulages.

Antoine Perez décrit son travail artistique comme un écosystème constitué d’un réseau de liens et d’idées. Les relations qu’il établit entre elles peuvent être d’ordres divers : analogiques, causales, antagonistes ou même contradictoires. Elles sont aussi la plupart du temps ancrées et issues d’une expérience spécifique menée sur un territoire d’intervention. Ainsi, ses productions poétiques tantôt exposées, tantôt performées, ouvrent une fenêtre sur une multitude de subjectivités souvent invisibles, qui, rassemblées, révèlent une partie de la complexité du monde.

À Francheville, Antoine Perez est invité par Veduta à travailler à partir du biotope du bois de la commune afin de réaliser des anthotypes avec des habitant·e·s volontaires, proposant ainsi un autre regard sur leur environnement immédiat et ses modes d’appropriation possibles.

L’anthotype est un procédé photographique historique utilisant des substances issues des plantes et des fleurs (ánthos en grec) afin de créer une solution photosensible répandue sur un support (papier, toile). La chlorophylle ou d’autres pigments contenus dans le jus des végétaux, sous l’effet des rayons du soleil, changent alors de couleur. L’objet déposé sur le support voit également son image reproduite grâce à l’exposition au soleil.

L’anthotype produit ainsi des images à la poétique et à la fragilité intrinsèques. Les tirages constituent un procédé délicat de leur préparation (choix des plantes et expérimentation), à leur révélation (soumise à l’ensoleillement) puis à leur conservation (la haute teneur en ultra-violet contraint de les protéger à terme de la lumière).

Dans le cadre de ce projet Franchevillois, l’artiste propose de rendre lisible la fugacité du moment partagé. Ainsi l’exposition des tirages sur les murs de la médiathèque sera maintenue jusqu’à disparition totale des images, révélant dans le même mouvement la fragilité actuelle des situations communes.

Découvrez le travail de l'artiste : antoineperez

Visuel : "Toucan greffeur", 2020, 50 x 45 cm, anthotype au coquelicot