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Le rêve d’un accueil généreux et solidaire Repenser la collaboration transnationale dans un monde qui change

La collaboration est dans l’ADN de la danse contemporaine. La diversité et la vitalité de notre secteur se nourrissent de liens transnationaux complexes et dynamiques. Nous travaillons ensemble au-delà de frontières de toutes sortes et, du fait de cet aspect collaboratif, nous sommes plus interconnectés et plus interdépendants aujourd’hui que jamais auparavant.

Bien que nos pratiques soient plus mondialisées que jamais, nous agissons au sein d’un système caractérisé par de très fortes inégalités. Les rapports de force construits sur la base de conditions géopolitiques et économiques continuent à influencer notre façon de travailler. Le lieu où est basé un artiste s’avèrera déterminant pour son accès à la mobilité, à des soutiens et des ressources. De même, dans certains contextes, le public jouit d’un accès privilégié à une pluralité de voix et de récits artistiques divers, alors que dans d’autres, l’absence de ressources et de libertés fondamentales provoque une fuite des cerveaux permanente. Ces déséquilibres sont exacerbés par une multitude de défis politiques, sociaux et environnementaux auxquels la société est confrontée.

Le secteur de la danse sait nouer des collaborations et pourtant il fonctionne au sein d’un système où l’équité et la solidarité restent un rêve lointain. Comment dépasser ce paradoxe ? Comment rendre nos pratiques collaboratives plus respectueuses, plus génératrices et porteuses de plus de soutien ? Quels enseignements pouvons-nous tirer d’exemples positifs de pratiques collaboratives à travers le monde portées par des acteurs engagés contre le courant dominant ? Quels types d’alliances nous aideront à forger des relations différentes, plus équitables, afin de mieux faire face aux changements radicaux dans notre société et de construire un avenir positif ensemble ?

La Biennale de Lyon, en collaboration avec l’Institut français et l’Onda vous propose deux jours de rencontres professionnelles pour réfléchir et débattre sur ces sujets mêlant des discussions fertiles et la possibilité d’apprendre les uns des autres.

Ces rencontres se dérouleront en deux temps, sur l’espace de deux demi-journées :

Jeudi 21 septembre

Table ronde Lors d’une conversation ouverte mêlant leurs expériences et leurs éclairages, 3 professionnels transnationaux du milieu artistique aux parcours riches et variés nous aideront à adopter une perspective critique sur nos pratiques et à envisager des voies possibles pour inventer de nouvelles façons de travailler ensemble.

Intervenants : Marta Keil, Nayse Lopez et Qudus Onikeku Modératrice : Milica Ilic

Vendredi 22 septembre

Ateliers

Au cours de trois ateliers parallèles, et en partant de leur propre expérience et de leurs connaissances, les participants travailleront ensemble afin de réfléchir et d’imaginer des voies possibles pour construire des pratiques collaboratives plus justes et équitables. Chaque atelier s’inspirera de la table ronde et traitera de l’une des grandes questions évoquées la veille.

  1. Une collaboration solidaire et bienveillante Comment pourrions-nous changer nos pratiques artistiques et en matière de programmation s’il nous fallait imaginer une solidarité définie par l’éthique du care, considéré ici comme la capacité d’envisager la réciprocité et l’interdépendance comme inspirées par la responsabilité, l’éthique et l’intelligence culturelle ?

Animatrice : Angela Conquet

  1. Une collaboration en contexte Comment la connaissance, la compréhension et le respect de nos contextes respectifs influence et façonne nos façons de travailler ? Comment adopter des méthodologies plus horizontales qui ne viennent pas renforcer les rapports de force existants ? Comment arriver à contourner les démarches extractives et encourager les pratiques plus génératrices ? Animatrice : Silvia Bottiroli

  2. Collaborer ? Oui, mais avec qui ? Comme rendre nos collaborations plus accessibles, plus inclusives et plus diverses ? Comment ouvrir nos projets, nos sites et nos esprits à des champs de connaissances alternatifs, souvent ignorés ou marginalisés ? Quels acteurs artistiques, culturels et sociaux ne participent pas à nos conversations et comment les inclure ? Animatrice : Jumana Al Yasiri

BIOGRAPHIES

Silvia Bottiroli (Bologne) travaille en tant que curatrice freelance, chercheuse, autrice et enseignante dans le champ des arts du spectacle. Elle a été directrice artistique du DAS Theatre à Amsterdam (2018-2021) et du Festival de Santarcangelo (2012-2016), et a récemment été curatrice du projet FUORI! pour le Emilia Romagna Teatro de Bologne (2022-2023). Elle a assuré la conception et la curation de nombreuses plateformes artistiques, discursives et éducatives, en collaboration notamment avec le KunstenFestivalDesArts (Bruxelles), Vooruit (Gand), Homo Novus Festival (Riga) et le West Kowloon Cultural District (Hong Kong). Elle enseigne la méthodologie, la critique et la recherche artistiques à l’Université Bocconi de Milan et dans le cadre de plusieurs programmes de mastères internationaux.

Angela Conquet est curatrice freelance dans le secteur de la danse basée à Melbourne. Elle est aussi professionnelle de la culture, rédactrice en chef, traductrice et chercheuse. Sa carrière s’étend sur vingt ans et trois continents : en Europe, Australie et au Canada. Plus récemment, elle a été directrice artistique de Dancehouse (Melbourne) et curatrice invitée pour la danse à Vancouver 2021. Elle est actuellement rédactrice en chef de Dancehouse Diary, elle est doctorante à l’Université de Melbourne et elle est l’une des cinq co-commissaires du Lyon Biennale Forum 2025. Elle enseigne le management culturel à l’Université de Melbourne et à l’Université Rhône-Alpes. Elle considère l’art et la culture comme une pratique socio-politique vecteur d’imaginaire et de changement.

Jumana Al-Yasiri est née à Damas. Elle travaille dans le management culturel à Paris. Elle est également experte en coopération internationale. Ses domaines de spécialisation couvrent un large éventail de disciplines allant des arts du spectacle aux arts visuels, la littérature et le cinéma. Elle est souvent invitée à participer à des tables-rondes. Elle est également autrice et traductrice. Ses recherches et publications portent sur l’art et la migration, les discours culturels postcoloniaux et la représentation internationale et les conditions de travail des artistes et travailleurs du secteur de la culture originaires des pays arabes et du sud global. De profil multiculturel, Jumana a obtenu une licence en études théâtrales du Damascus Higher Institute for Dramatic Arts et un mastère en littérature comparée de l’Université Paris VIII.


Présentation et discussion en anglais.
Traduction en français possible.