Ça fait mal ? C’est tant mieux. Affronter un spectacle de Lloyd Newson c’est se cogner le réel sur un plateau au bord du documentaire.

Lloyd Newson ne prend pas de gants pour cogner sur l'hypocrisie et le goût des catégories formelles. Point de départ de sa toute dernière création : cinquante hommes racontent leurs histoires d’amour, de sexe et balancent leurs luttes intimes. Une fois encore, ça devrait décrasser les yeux et les consciences. Matière première ? L’entretien. Une méthode documentaire inaugurée au début des années 90 par cet ex-psychologue et travailleur social, avant que le corps et la danse ne viennent s’en mêler pour de bon. L’affaire est fixée en 1986, avec la création de sa compagnie DV8 à Londres. Comme « deviate . » Les motifs et les uppercuts s’enchaînent : la vieillesse, le handicap, l’étranger, l’homosexualité, à l’épreuve de nos valeurs occidentales et de son vernis de tolérance. Et très vite, ce théâtre « verbatim » qui s’impose. La puissance de la danse augmentée de celle des mots et vice versa. Sur le plateau de ces pièces coups de poing les plus récentes To Be Straight With You et Can We Talk About This? : des mouvements « intranquilles », des archives, des vidéos d’actualité, des témoignages et au final une constante : mettre le réel sur le plateau. Et pour la politesse on repassera. Qu'en sera-t-il pour sa dernière création encore inédite John ? M.F.

Durée

00:85

Générique

Pièce pour 10 interprètes — Création 2014 — Durée 1h25

Conception / Mise en scène : Lloyd Newson Scénographie / Costumes : Anna Fleischle — Lumières : Richard Godin — Conception sonore : Gareth Fry Accueil : Maison de la Danse, Biennale de la danse

Coproduction National Theatre of Great Britain, Biennale de la danse de Lyon, Théâtre de la Ville et Festival d’Automne - Paris, Dansens Hus - Stockholm, Dansens Hus - Oslo. Avec le soutien de Arts Council England.