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Jeanne Berbinau Aubry développe un travail de sculpture et d’installation où l’étude de la matière et de ses distorsions potentielles occupe une place fondamentale. Décortiquant mécanismes et phénomènes autant que concepts et pré-requis, elle en détourne les manifestations à la fois physiques et symboliques pour les mener vers des alternatives souvent paradoxales à leur destination première.

Jeanne Berbinau Aubry développe un travail de sculpture et d’installation où l’étude de la matière et de ses distorsions potentielles occupe une place fondamentale. Décortiquant mécanismes et phénomènes autant que concepts et pré-requis, elle en détourne les manifestations à la fois physiques et symboliques pour les mener vers des alternatives souvent paradoxales à leur destination première.

« Un vieil adage alchimique prescrivait de rendre le fixe volatil, puis de répéter cette opération dans l’autre sens. Chez Jeanne Berbinau Aubry, la sculpture est une histoire de changements d’états : de la sublimation à la condensation, de la fusion à la solidification, de la liquéfaction à la vaporisation ou inversement. S’il faut bien des failles pour laisser passer la lumière, comme le suggère le titre de sa première exposition personnelle, l’artiste teste la résistance et la réversibilité de ces changements d’états pour rendre vivant ce qui semble inerte, traquer l’effet et aller sans relâche vers la difficulté. Pour ce faire, elle travaille principalement le verre en jouant de sa vraie-fausse apparence, entre brillance et fragilité, transparence et opacité. Se partageant entre des expérimentations ancestrales et la technologie la plus actuelle, chacune des ses œuvres se compose de forces diverses et de plusieurs champs d’actions : la simultanéité entre une volonté, une matière, un mouvement et un espace troublera l’ordre des choses. Au sein de ces objets récupérés ou prélevés s’esquisse un combat tant physico-chimique que symbolique qui repousse les limites de la technique et par lequel le souffle insurrectionnel de la matière peut jaillir à tout moment. »
Marianne Derrien (extrait du livret d’exposition)

Pour sa première exposition monographique, Jeanne Berbinau Aubry présentera une série d’œuvres composées de gaz, liquides et solides, qui donneront à voir différents états de la matière, dans des situations souvent instables et favorables à la métamorphose. _ Diplômée de la Villa Arson en 2015, elle développe une pratique expérimentale de sculpture et d’installation. Après avoir intégré La Station, artist-run-space installée dans les anciens abattoirs de la ville de Nice, elle prend part à des projets d’expositions et participe à des programmes de résidence comme à Kalga dans l’Himalaya (2015), à la Villa Médicis à Rome (2016) ou à la Cité Internationale des Arts à Paris (2019).
Depuis 2015 ses recherches ont été soutenues par des structures telles que la Fondation Bernar Venet, l’Université Côte d’Azur, la Fondation Fiminco et la Région Île-de-France. Ses œuvres ont été présentées au Centre National d’Art Contemporain de la Villa Arson (Nice,FR), au Point Commun (Annecy,FR), à la galerie Doris Ghetta (Ortisei, IT), à la Friche de la Belle de Mai (Marseille,FR), ainsi qu’au Salon de Montrouge, à la galerie Bubenberg et à l’Espace Topographie de l’Art (Paris,FR). En novembre 2022, Jeanne Berbinau Aubry intégrera la Jan van Eyck Academie à Maastricht, pour une résidence de recherche autour de la notion de bioluminescence.

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