Lieu

Né en 1948 à Asilah (Maroc), vit et travaille à Asilah (Maroc)

Dans son atelier d’Asilah, Khalil El Ghrib accumule des papiers, des emballages, des fils de fer, des bois recouverts de mousse, des objets glanés au hasard de ses pérégrinations dans les rues et au bord de la mer. Rarement exposées, ni vendues, ni signées, ni même datées, ses oeuvres se transforment sous les effets de l’humidité, de la chaleur ou de l’oxydation. À travers des gestes simples que l’artiste qualifie de « caresses au monde », il offre à ces objets asphyxiés par leur passé et leur vécu un avenir éphémère, puisqu’il y ajoute parfois des éléments susceptibles d’en accélérer la transformation, comme des larves d’insectes qui finiront par les détruire. Fasciné par ces processus de décomposition, Khalil El Ghrib empêche toutefois la matière de disparaître complètement en favorisant à l’inverse la régénérescence de nouvelles formes de vie. En écho aux effets des variations de lumière et de couleur liées aux changements de saisons sur le tempérament humain, son installation pour la Biennale est composée de paquets de chaux vive agrégeant des chutes de papier et de fils de soie, lesquels s’accumulent au sol dans les vestiges d’une ancienne chaîne de montage.