Lieu

Née en 1987 à Cheltenham (Angleterre), vit et travaille à Londres (Angleterre)

Les sculptures de Rebecca Ackroyd nous plongent dans un fantasme apocalyptique qui ne connaît ni genre, ni tabou. Questionnant les espaces sauvages et domestiques, la ruine et la construction, le désir et le dégoût, ses corps nus asexués sont composés de matériaux pauvres qui évoquent des peaux humaines, synthétiques et urbaines, entre numérique et béton. Pour la Biennale, l’artiste déploie une scène de crash, ambiance post-mortem, qui prolonge sa série de corps mutants aux visages recouverts de casques de moto et de masques en métal, aux organes rouge sang découpés au scalpel. Avion démembré, fauteuils désossés et fragments de hublots composent un paysage où les corps déchiquetés semblent rongés par un feu intérieur translucide. « Le premier jet forme le squelette du sens, et la façon dont il est embelli devient la chair. L’expression “anglais cassé” [broken English] me fait toujours penser aux mots comme à du verre, brisés et fragiles, comme des objets physiques qui ont été lâchés, détruits. Quand je travaille, je recolle ces éclats pour construire une sorte de phrase fracturée, qui aura peut-être du sens ou non. Ce qui est mis de côté est aussi important que ce qui reste. »