Les provocations sont des discussions qui invitent les participants à être présent.e.s de manière active, à être prêt.es à envisager d’être bousculé.es dans leurs manières de voir et de savoir ce que les corps autres – racisés, marginalisés, appropriés, colonisés, - nous racontent.

Vendredi 19 septembre

10h - 11h
Salle boisée

Doux inconfort

avec Thomas F. DeFrantz (Etats-Unis)
Traduction simultanée anglais- français

Le réputé artiste chorégraphe, curateur et universitaire américain Thomas F. deFrantz, spécialiste de l’afro-futurisme et des corporéités Black nous invite à revoir la manière dont on perçoit les corps autres. Lors de cet échange, il proposera des exercices et des outils de réflexion pour éviter l’exoticisation et la colonisation par le regard des corps racisés pour ainsi faire place de manière responsable et éthique à leur story-telling situé.

Vendredi 19 septembre

11h - 12h
Salle boisée

Chorégraphies du sud au sud

Fangas Nayaw (Taiwan), Dalisa Pigram (Australie), Amrita Hepi (Australie) et Ratri Anindyajati (Indonésie) en conversation avec River Lin (Taiwan)
Traduction simultanée anglais- français

Qu'est-ce qui oriente nos corps, notre attention et nos identités ? En partant de l'hétérogénéité de la notion du Sud, ces témoignages d’artistes, travaillant dans des contextes extra-européens, nous invitent à explorer les imaginaires chorégraphiques, les méthodologies et les économies de production ainsi que les manières dont ces œuvres résistent au formatage du regard imposé par les circuits euro-américains d'évaluation et de visibilité.

Samedi 20 septembre

11h - 12h
Salle boisée

Une conversation entre le début, le milieu et le début

Rencontre entre le collectif Original Bomber Crew (Teresina, Brésil) et Idio Chichava (Maputo, Mozambique) en dialogue avec Nayse Lopez (Brésil) et Quito Tembe (Mozambique)
Traduction simultanée portugais-anglais- français

Cette conversation - qui emprunte son titre à Nego Bispo, penseur, activiste et écrivain quilombola, connu pour son concept de contre-colonialisme – réunit des artistes issus de territoires historiquement marqués par la violence coloniale - où les corps noirs et autochtones furent la cible de génocide, d’évangélisation et d’un enseignement disciplinaire de la danse. Ces artistes, qui développent leurs pratiques profondément créatives dans des contextes marginaux et instables sont réunis ici pour parler non pas de manque, mais d’abondance, car plus que des créateurs de danse, ils sont inventeurs de technologies de coexistence artistique. Bomber Crew et leur "dança quebrada", qui évoque à la fois la fragmentation du corps et la force créative des "quebradas" brésilienne ; et Idio Chichava, avec son Vagabundos, qui repositionne le corps africain immigré au cœur de la scène contemporaine, sont autant des manières d’être, de créer et de circuler, issues des périphéries et devenues des références pour réinventer le corps contre-colonial, périphérique et non-blanc de la chorégraphie.

Dimanche 21 septembre

11h - 12h
Salle boisée

Danse comme cérémonie, récit verité et rematriations

Dialogue entre Victoria Hunt (Australie) et Rachael Swain (AUS)
Traduction simultanée anglais- français

Selon les peuples autochtones, la rematriation se définit comme, à la fois, la reconnaissance de savoirs et d’épistémologies invisibilisés concernant les biens conservés ainsi que le retour de biens culturels aux communautés originaires. Dance cette conversation avec la co-directrice de Marrugeku, Victoria Hunt, artiste australienne d’origine Māori et descendante de Hinemihi o te Ao Tawhito considère la danse telle une cérémonie de transmission des énergies ancestrales et des avenirs indigènes. Pour Hunt, dont le whare tupuna est actuellement conservé en Angleterre et en France, la rematriation est un acte politique et spirituel de retour à ce que les héritages coloniaux ont tenté d’enlever et d'effacer. En ce sens, elle se considère comme un site vivant de résistance ontologique et son travail remet en question les paradigmes de possession qui ont cours sur le marché mondial de l’art. C’est un appel à réimaginer nos responsabilités pour y remédier, guérir et restituer en proposant plutôt un retour aux cadres indigènes de protection, de care et de responsabilité relationnelle.